La majesté de sainte Foy, trésor d’orfèvrerie médiévale, se déplace pour la première fois en 1000 ans !

Retour sur La majesté de sainte Foy, une exposition qui s’est tenue du 23 octobre au 27 novembre 2000 au musée des Beaux-Arts d’Agen.

La majesté de sainte Foy, trésor d’orfèvrerie médiévale, se déplace pour la première fois en 1000 ans !

La majesté de sainte Foy, trésor d’orfèvrerie médiévale, se déplace pour la troisième fois en 1000 ans, de l’abbatiale de Conques à la cathédrale d’Agen, de la cathédrale au musée des Beaux-Arts : chemin pour un trésor !

Cette exposition, organisée en 2000, fut un véritable événement historique, culturel et religieux.

Historique, car l’histoire de sainte Foy, jeune agenaise chrétienne qui, en l’an 302 préféra le martyre au reniement de sa foi, est liée à l’histoire d’Agen dont elle devient le signe identitaire, la figure emblématique que l’on ne sépare pas de saint Caprais martyrisé aussi par le même gouverneur Dacien. Les restes des saints martyrs furent ensevelis, une église fut construite en l’honneur de sainte Foy, des miracles attirèrent des foules nombreuses… Les moines de Conques, à la recherche de reliques, envoyèrent le moine Arisnide qui devint gardien du trésor d’Agen et profita de cette situation pour emporter les reliques vers l’an 866. Le terme de « translation furtive » légitima ce que d’aucuns qualifièrent de « pieux larcin ». Les ossements de sainte Foy furent ainsi recueillis à Conques dans leur totalité. Une partie de l’os crânien est enfermée dans la statue reliquaire. Si les reliques sont agenaises, la statue est, à juste titre, revendiquée par Conques : ce sont les habitants de Conques qui la cachèrent à la Révolution. En 2000, la Majesté de sainte Foy vient à Agen ; elle est déplacée pour la troisième fois. Classée Monument historique en 1895, elle est montrée à l’Exposition universelle, à Paris, en 1900, puis en 1965 aux Arts Décoratifs (Paris), pour la Grande exposition des églises de France. Ce déplacement est facilité par les travaux menés alors dans le trésor de Conques. Le reliquaire de sainte Foy a également été prêté avec d’autres objets du trésor au musée du Louvre pour une exposition : Le trésor de Conques, du 2 novembre 2001 au 11 mars 2002.

Culturel, car la Majesté de sainte Foy – dite « Majesté » parce que le personnage est assis sur un trône – est l’unique exemple existant au monde des « majestés » carolingiennes. Seule rescapée des statues reliquaires de la Gaule post-carolingienne, cette œuvre étonnante est datée du IXe au XIe siècle. Grossièrement taillée dans du bois d’if, elle s’enrichit au cours des siècles pour devenir l’image de la martyre triomphante que l’on peut admirer dans l’Abbatiale de Conques et, pour la première fois depuis l’an 866, à Agen. Elle est la pièce maîtresse du trésor de Conques qui est l’un des cinq trésors religieux les plus importants en Europe avec ceux de Latran (Rome), Vienne, Venise, Aix-la-Chapelle.

Religieux, car la statue – reliquaire de sainte Foy, patrimoine culturel et cultuel, est l’objet d’une vénération religieuse encore vivace aujourd’hui. La statue-reliquaire n’est en réalité qu’une châsse à laquelle on a donné « une forme humaine quelconque », proche de l’icône qui appelle à l’intemporalité de cette autre vie « inaltérable comme l’or, chaleureuse… comme les couleurs des pierres précieuses ».

Furent également exposées en 2000 quatre pièces d’une tenture historiée du XVIIe siècle, racontant la vie de sainte Foy et qui font en quelque sorte écrin à la Majesté de sainte Foy.