L’église des Jacobins, histoire et architecture

La visite de l’église des Jacobins promet une rencontre culturelle inédite, une architecture captivante, à l’ombre des voûtes palmiformes, des décors peints du XIIIe siècle et des vitraux dont la lumière, qui pénètre doucement, sublime les volumes.

Eglises des Jacobins d'Agen

Eglises des Jacobins d'Agen

Notre-Dame des Jacobins

Témoignage architectural majeur de l'histoire religieuse et politique de la ville, l’église des Jacobins, seul vestige du couvent des Dominicains accueille depuis le 4 mai 1990 les expositions temporaires du musée des Beaux-Arts d’Agen.

Fondé en 1215 par le Castillan Dominique de Guzmann, futur saint Dominique, l'ordre des dominicains, se propage dans le Sud-Ouest de la France pour combattre l’hérésie albigeoise qui se développe au XIIIe siècle, notamment à Agen. L’ordre se veut le gardien et le propagateur de la doctrine chrétienne. Les dominicains se consacrent à la prédication, l’inquisition et l’enseignement. L’installation du couvent parisien rue Saint-Jacques explique le surnom de « jacobins » qui désigne l’ordre en France.

L'ensemble conventuel est édifié en 1249, sur le modèle du prestigieux couvent des Jacobins de Toulouse. Adossé au mur d’enceinte occidental de la ville, il occupe tout un quartier compris entre les actuelles place des Jacobins, rue Lomet et promenade du Gravier. Les dominicains s’installent sur les terres du chapitre de Saint-Caprais, à l’un des points les plus hauts de la ville, protégé des inondations, même si subsistent encore les traces de la terrible crue de de la Garonne d’octobre 1435.

Le couvent des Jacobins est étroitement lié à de grands événements historiques.

  • Le 9 août 1279 : cérémonie officielle de restitution de l'Agenais par les envoyés du roi de France, Philippe le Hardi, fils de Saint-Louis, à ceux d’Edouard Ier, roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine
  • 1340 : serment  prêté par le futur roi Jean le Bon, la province étant redevenue française
  • 1354 : hommages rendus par Gaston Phébus, comte de Foix, et les barons au Prince Noir, le fils aîné d’Edouard III, roi d’Angleterre

Les conflits religieux qui provoquent des guerres civiles au XVIe siècle n’épargnent pas le couvent :

  • 1561 : les calvinistes dévastent le couvent
  • 1585 : Marguerite de Valois, la reine Margot, abandonnée par son mari Henri de Navarre, futur Henri IV, s’installe dans la ville pour l’entraîner dans le sillage de la Ligue. La violence des affrontements provoque l’explosion d’une poudrière installée dans le couvent, détruit en grande partie

Le 12 mars 1789 les trois ordres de la sénéchaussée d'Agen s’y réunissent pour rédiger les cahiers de doléances. En 1792, les bâtiments, à l’exception de l’église et d’une cour attenante, sont achetés par un particulier pour lotir les terrains. Ils sont rapidement détruits ou fondus dans une nouvelle trame urbaine. Après la Révolution, l’église, restaurée et restituée au culte en 1807, devient Notre-Dame des Jacobins.

Une architecture entre élégance et sobriété

L'église Notre-Dame des Jacobins a connu deux phases de constructions dans la seconde moitié du XIIIe siècle, avec une surélévation des élévations après 1265. La devise des jacobins est d’imiter la vie des apôtres. L’austérité et la pauvreté s’appliquent aussi aux règles de la construction jacobine.

L’église se réduit à un seul vaisseau bâti sur plan rectangulaire, divisé en son milieu par une série de trois piliers. Elle est recouverte d'un toit à deux pentes. La hauteur des voûtes de chacune des nefs dénote un souci de l’équilibre des volumes. En effet, la solidité de l'édifice dépend entièrement de la stabilité des piliers centraux. L'ensemble est bâti en briques, à l'exception des piliers construits en pierre. Ce mode de construction explique l'absence de sculptures, hormis de minces bandeaux de décoration végétale au profil peu saillant sur la partie supérieure des piliers et des dosserets. De larges baies à remplages éclairent l’intérieur.

Les adaptations du XIXe siècle ont inversé le plan de l’édifice et ajouté sur le pignon oriental une Vierge, adossée à un contrefort. Debout, la statue en fonte de fer représente la mère de Jésus appuyée  sur une demi-sphère, écrasant le serpent, incarnation de la tentation et du mal.

L'église des Jacobins, classée au titre des monuments historiques en 1904,  a révélé en 1979 des peintures des XIIIe et XIVe siècles, admirées par Eugène Viollet-le-Duc au milieu du XIXe siècle, qui avaient été masquées par des badigeons.

Dernière mise à jour : 18 octobre 2023

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Localisation

Espace-Église des Jacobins

Rue Richard Cœur de Lion
47000
Agen