- Collections
- Horaires
-
Recherche
Les pages les plus consultées
- Agenda
- Localisation
- Boutique
- Espace enseignant

L’enrichissement des collections
Les collections du musée des Beaux-Arts d’Agen ne cessent de s’enrichir grâce aux dépôts d’autres institutions, aux dons et achats d’œuvres réalisés avec le concours de nos partenaires et mécènes. Découvrez ici les nouveaux entrants !
Les acquisitions
Suivant l’adage « un musée qui ne s’enrichit pas est un musée qui meurt », le musée d’Agen s’efforce de mener une politique d’acquisition dynamique. L’entrée des nouvelles œuvres est soumise à l’avis des membres de la commission scientifique régionale d’acquisition de Nouvelle-Aquitaine. En effet, l’intérêt artistique et/ou scientifique de cette nouvelle acquisition doit être en accord avec les collections conservées et exposées et le PSC (Projet scientifique et culturel) du musée.
Un acte administratif est nécessaire (comme une délibération du Conseil Municipal) autorisant le maire à accepter ces objets ; ceci avant de procéder à l’inscription à l’inventaire réglementaire qui confèrera à l’œuvre ou à l’objet un caractère inaliénable, imprescriptible et insaisissable.
Les différents modes d’acquisition
La plupart des musées disposent de crédits d’acquisition auxquels s’ajoutent les subventions accordées par l’Etat et la région dans le cadre du FRAM (Fonds Régional d’Acquisition des Musées), le Conseil départemental ou l’association des amis du musée (ARIMAGE pour le musée des Beaux-Arts de la ville d’Agen). Ils peuvent également faire appel à du mécénat via des souscriptions en ligne, comme celles diffusées par la Fondation du Patrimoine. En cas d’acquisition majeure, l’Etat peut apporter une aide financière exceptionnelle via le Fonds du patrimoine. Les acquisitions peuvent être négociées de gré à gré avec les propriétaires (collectionneurs privés, marchands, antiquaires) ou se faire dans le cadre de ventes publiques aux enchères. Dans ce dernier cas, l’Etat peut autoriser la ville d’Agen à exercer un droit de préemption.
Le don manuel, c’est-à-dire les dons d’œuvres réalisés au profit du musée. La pertinence est évaluée par le conservateur en fonction de la thématique des collections constituant le parcours muséographique et le PSC.
La donation ou le legs (après décès du légataire, par testament) permet d’assurer la pérennité et l’intégrité d’une collection – qui représente souvent la passion de toute une vie – ou d’une œuvre en particulier. Certains collectionneurs procèdent de leur vivant à une donation. Ces libéralités peuvent être accompagnées de la part de l’ancien propriétaire de conditions particulières, de clauses que le musée doit respecter (obligation de présenter la totalité, interdiction de prêt, etc…). Ces modes d’acquisitions se font à titre posthume à partir d’un acte testamentaire notarié.
La dation est un acte qui peut se substituer partiellement au paiement des droits de succession et de mutation. La procédure se fait au profit de l’Etat après accord de la Direction générale des Impôts. L’Etat peut ensuite déposer l’œuvre ou l’ensemble d’œuvres dans un musée national ou territorial.
Les dernières acquisitions du musée d’Agen
Dans cette rubrique, il sera fait état des récentes acquisitions faites par le musée afin de poursuivre l’enrichissement des collections, qui est l’un des principes fondateurs des musées de France. Mais également, des dons, legs, donations et dations qui viendraient compléter la richesse des collections. Ce type de libéralités est en effet à la source de la création du musée.

2017
Jean-Baptiste Oudry (Paris, 1686-Beauvais, 1755)
Nature morte à la mésange, aux souris, aux noix, aux insectes et au vase de jasmins. Vers 1712-1713
Huile sur toile. H.0, 32 ; L. 0,24 m
Achat avec l’aide du Fonds du Patrimoine, du FRAM de Nouvelle-Aquitaine et d’Arimage (Amis du Musée).
Inv. 2017.3.1
Tout juste sorti de l’atelier de Nicolas de Largillierre, Oudry s’adonne pendant quelques mois, entre 1712 et 1713, à l’exécution d’un groupe de natures mortes à la mise en page identique. L’œuvre acquise par le musée d’Agen rejoint les deux premiers tableaux connus de la série, saisis en 1793 au château d’Aiguillon, et s’apparente à un troisième, autrefois au musée des Beaux-Arts de Marseille. La disposition de la mésange charbonnière suspendue à un clou par une patte renvoie à celle du moineau d’une des toiles de la collection Aiguillon. Oudry ajoute un vase, aux doux effets de transparence, contenant des fleurs de jasmins et n’hésite pas à introduire quelques détails prosaïques, comme les déjections des deux rongeurs occupés à grignoter des noix. Cette recherche d’équilibre et de simplicité tend à révéler, comme le fera plus tard Chardin, « la beauté de l’ordinaire ». Sans doute exécutées pour les marchands du pont Notre-Dame, ces œuvres soulignent le désir de l’artiste de se confronter à l’exercice subtil de l’art du trompe-l’œil, de la variation sur un même thème et de l’harmonie chromatique.

Joseph-Désiré Court (Rouen, 1797-Paris, 1865)
Portrait-étude de Ferdinand Philippe Louis d’Orléans. Vers 1840-1844
S.b.g. Court.
Huile sur toile. H.0,59 ; L.0,48 m
Achat avec l’aide du FRAM Nouvelle-Aquitaine et d’Arimage (Amis du Musée).
Inv. 2017.2.1
Ce portrait-étude ovale témoigne du travail préparatoire réalisé pendant la genèse du tableau immortalisant S.A.R Mgr le duc d’Orléans posant la première pierre du pont-canal d’Agen, exposé au Salon de 1844 (CNAP, dépôt au musée d’Agen en 2018). L’esquisse, présentée à l’exposition que l’artiste monta de ses propres œuvres à Dublin en 1862, correspond au n° 182 du catalogue de la vente après décès de son atelier, organisée à Paris en février 1866. Si le tableau est alors mentionné comme une « étude d’après nature », il convient cependant d’émettre des réserves. La mort accidentelle du prince (1842) survint en effet au cours de l’exécution du tableau pour Agen. La stricte vue de profil, assez raide, pourrait trahir le travail d’après un modèle sculpté, un médaillon ou un buste, par exemple. De facture rapide, l’étude a pu être complétée a posteriori afin d’en faire un portrait achevé plus commercialisable.

2019
Atelier de François-Hubert Drouais (Paris, 1727-1775)
Portrait d’Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu, duc d’Aiguillon (1720-1788). Vers 1774
Huile sur toile. H. 0,74 ; L. 0,62 m
Achat avec l’aide d’ARIMAGE (Amis du musée des Beaux-Arts d’Agen).
Inv. 2019.2.1
Secrétaire des Affaires Étrangères de 1771 à 1774, le duc d’Aiguillon commanda, avant sa chute, à François-Hubert Drouais, un portrait, repris avec quelques nuances par l’atelier du peintre et d’autres portraitistes jusqu’en 1788. L’une des premières versions en miniature fut offerte en 1774 à son amie, la comtesse du Barry, tandis qu’une autre, en habit de chevalier de l’ordre du Saint-Esprit, est conservée dans une collection privée. L’une des variantes les plus populaires montre le ministre vêtu de son uniforme de lieutenant de la compagnie des Chevau-Légers. Contrairement au grand portrait tardif, coupé au niveau des genoux et se détachant sur un paysage, acquis par le musée en 2014 (inv. 2014.3.1), cette nouvelle représentation en médaillon, réalisée autour de 1774, se distingue par son traitement plus raffiné, caractéristique de l’art de Drouais (traitement des sourcils et des carnations), et le brio des empâtements des galons de l’uniforme. Le portrait rejoint les collections de peintures saisies au château d’Aiguillon en 1793.

Jacques Charpantier (Agen, vers 1720-1782)
Paire de bougeoirs. 1776-1780
Argent. H. 0,195 m
Achat avec l’aide d’ARIMAGE.
Inv. 2019.3.1 et 2019.3.2
Ces bougeoirs constituent l’un des rares témoignages de la production d’orfèvrerie à Agen, l’une des six élections de la généralité de Bordeaux sous l’Ancien Régime. Les publications et les ventes aux enchères récentes montrent le peu de pièces d’argenterie agenaises conservées, à l’exception de cuillères à ragoût, alors que les inventaires après décès font mention de nombreuses pièces de table et d’orfèvrerie religieuse. L’établissement d’une jurande est officialisé en 1775, date du choix du nouveau poinçon de ville (AN), visible sur les bougeoirs. D’un modèle courant, composés d’une base de forme carrée à pans, d’un fût en forme de balustre et d’un binet à pans, ces bougeoirs permettent d’illustrer un type d’objet régulièrement décrit dans les inventaires. Ils ont été exécutés par Jacques Charpantier, reçu maître le 6 mai 1762, et nommé garde de la jurande d’Agen le 16 juin 1775. C’est dire l’importance de la réapparition de cette paire, qui devient la première pièce d’orfèvrerie agenaise de cette époque à intégrer les collections.
![Perspective de la ville d’Agen vue du fauxbour du Pasage faite en MDCXLVIII [1648]](https://www.musee-agen.fr/fileadmin/_processed_/e/1/csm_Perspective_de_la_ville_d_Agen_vue_du_fauxbour_du_Pasage_faite_en_MDCXLVIII_photo_Alban_Gilbert_1342b32189.jpg)
Anonyme français
Perspective de la ville d’Agen vue du fauxbour du Pasage faite en MDCXLVIII [1648]. Seconde moitié du XVIIe siècle
Gouache sur papier vergé. H. 0,457 ; L. 0,682 m
Don de la famille de Boëry.
Inv. 2019.1.1
Connue depuis son prêt à deux expositions, en 1863 et 1879, puis popularisée par la gravure à la fin du XIXe siècle, cette gouache, à l’origine à pans coupés, représente la ville d’Agen depuis l’autre rive de la Garonne, du côté du faubourg du Passage, en 1648. Cette datation confère au document le statut de plus ancien témoignage figuré de la cité, à une époque où les vues panoramiques des villes se popularisent grâce au travail de Christophe Tassin, ingénieur du roi. Encerclée de fortifications, l’ouverture sur le fleuve indique une activité économique en expansion à l’époque moderne. Les tours de monuments publics côtoient les flèches des églises, écrasées par la cathédrale Saint-Étienne, disparue de nos jours, avec son clocher de pierre et sa flèche en bois couverte d’ardoises. Les numéros peints sur les principaux édifices, apposés sans doute après la réalisation de la peinture, renvoient à une légende sur le fronton du cadre, lui-même exécuté un siècle plus tard.

2021
Jean-François Garneray (Paris, 1755-Auteuil, 1837)
Portrait de Bernard Germain Etienne de Laville-sur-Illon, comte de Lacépède. Vers 1802-1805
Huile sur toile marouflée sur carton. H. 0,55 ; L. 0,43 m
Acquis avec l’aide du FRAM Nouvelle-Aquitaine.
Inv. 2021.1.1
Issu de la noblesse agenaise, le comte de Lacépède fit partie du cercle de Napoléon Bonaparte. Nommé président du Sénat en 1801, il devint le premier grand chancelier de la récente Légion d’honneur, en plus d’être un des grands professeurs du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Á l’inverse de ses portraits en buste exécutés par Jean-Auguste-Dominique Ingres et Pierre-Jean David d’Angers, il est ici représenté méditant à sa table de travail dans l’intimité de son appartement, vêtu d’une robe de chambre et dans une posture décontractée. La mise en évidence de son traité sur les « Poissons » (1798-1803), ainsi que son habit de la Légion d’honneur (créée en 1802) posé sur le fauteuil autorisent à dater le tableau vers 1802-1806.

Louis Ducos du Hauron (Langon 1837-Agen 1920)
Vue des coteaux d’Agen
1877 (signée et datée en bas à gauche)
Épreuve photographique originale en couleurs (héliochromie). H. 0,13 ; L. 0,19 m
Acquis avec l’aide du FRAM Nouvelle-Aquitaine et restaurée en 2022 par Caroline Barcella avec l’aide de la DRAC Nouvelle-Aquitaine. Inv. 2021.2.1
L’étude de l’œuvre, une des plus anciennes connues, dans les ateliers du C2RMF par Caroline Barcella, restauratrice, a souligné l’importance de cette héliochromie redécouverte récemment chez un collectionneur privé. Le cadrage du paysage est caractéristique des codes employés par Louis Ducos du Hauron, avec l’accent mis sur le ciel et la nature environnante avec quelques masures observées d’assez loin. Réalisée en extérieur, la vue témoigne de la parallaxe temporaire, imposée par le système de capture, qui confère aux branchages et feuilles des arbres leur aspect flou. L’œuvre a rejoint sa version collotypique (tirage à l’encre inventé par Louis Ducos du Hauron), conservé dans les collections du musée d’Agen (inv. 17 DH [7]), permettant de comparer les différences matérielles d’une même image tirée avec deux procédés différents pour mieux les comprendre. La date de 1877 correspond à une série de tirages réalisés quelques mois avant l’Exposition Universelle de 1878 à Paris, à laquelle Louis Ducos du Hauron a participé. Sa présentation à cette manifestation est renforcée par la dédicace au premier propriétaire de l’œuvre, Paul Piquepé, rapporteur de la délégation de la société des employés en photographie, inscrite au dos du cadre, à qui l’inventeur l’offrit peut-être en remerciement de ses critiques élogieuses.
Photo : Anne Wohlgemuth

2022
Ensemble de cinq plats aux armes du duc d’Aiguillon
Chine, Compagnie des Indes, règne de Qianlong (1736-1795)
Vers 1760
Porcelaine, émaux polychromes sur couverte et or. D. 0,38 m (pour le plat ci-contre)
Achat grâce au soutien du FRAM Nouvelle-Aquitaine.
Inv. 2022.1.1 et 2022.10.1 à 2022.14.1
Le hasard et les opportunités sur le marché de l’art ont offert l’occasion d’acheter en deux fois cinq plats de tailles et de formes différentes, faisant partie du service en porcelaine du duc d’Aiguillon (1720-1788). L’inventaire après décès de l’ancien ministre des Affaires Etrangères de Louis XV décrit cet ensemble, constitué de 260 assiettes, 6 jattes, 2 compotiers et 1 pot à lait, dans un des placards de la salle à manger de son hôtel particulier parisien. Cette commande reflète l’intérêt des élites pour les productions extrême-orientales, facilité dans le cas du duc par sa charge de commandant en chef de Bretagne (1753-1768). La forme chantournée, la gamme chromatique des émaux et le décor d’insectes voletant rapprochent ces plats de l’assiette du service « Beaumont », conservée au musée de la Compagnie des Indes de Lorient (inv. 2000.4.10). Le style des griffons, portant les armes, atteste de la libre interprétation des modèles européens par les peintres chinois. Ces plats permettent d’évoquer le goût en matière d’arts décoratifs du duc d’Aiguillon, parmi sa collection de peintures saisie en 1793 au château d’Aiguillon et pour partie encore conservée au musée d’Agen.

Ensemble de faïences
Manufacture Perrot, Moncaut (Lot-et-Garonne)
Active de 1776 à 1806-1807
Faïence à décor de grand feu. H. 0,20 ; L. 0,32 ; Pr. 0,22 (pour la terrine ci-contre)
Achat grâce au soutien du FRAM Nouvelle-Aquitaine et d’ARIMAGE.
Inv. 2022.2.1 à 2022.8.1
Cet ensemble de faïences composé d'une terrine, de deux assiettes, de deux plats à barbe, d'un bénitier et d'une fontaine, acquis suite à leur redécouverte à l’exposition Les faïences de Moncaut et de Laplume (musée des Arts de la table, abbaye de Belleperche, 4 mai-30 septembre 2021), rejoint les 18 items conservés au musée, à l’instar d’une gourde-calebasse patronymique millésimée (1783), importante pour la datation des autres pièces en faïence de Moncaut. Il enrichit ce fonds initial de formes et de décors jusqu’à présent non représentés dans les collections du musée d’Agen, parfois uniques, et illustre la variété et l’originalité des productions de la manufacture du Perrot, située à quelques kilomètres du bourg.

Pot à oille
Manufacture Perrot, Moncaut (Lot-et-Garonne)
Active de 1776 à 1806-1807
Faïence à décor de grand feu. H. 0,16 ; Diam. 0,26
Don de Jean-Michel Garric.
Inv. 2022.9.1 et 2022.9.2
L’achat de cinq objets en faïence de Moncaut (voir ci-dessus.), s’est accompagné du don d’un pot à oille sur talon. Son décor de grand feu peint en manganèse et en blanc est composé de rameaux de tulipes stylisés : il renvoie à une iconographie courante visible généralement sur des assiettes. La pièce complète l’ensemble, déjà conservé dans les collections, d’une catégorie jusqu’à présent absente et qui témoigne de la variété des formes produites par les artisans de la manufacture.

2024
Roger Toulouse (Orléans, 1918-1994)
L'homme au képi de garde-chasse. 1947
Huile sur toile. H. 0,92 ; L. 0,65 m
Don Richard.
Inv. 2024.1.1. ©ADAGP Paris, 2025.
L"’Homme au képi de garde-chasse" adopte une composition singulière, avec un point de vue surélevé de sorte que le regard du personnage ne confronte pas celui qui l’observe. Cette astuce invite le peintre à dévoiler la partie supérieure du képi, de couleur rouge. L’uniforme bleu arbore trois médailles, bien en évidence, tandis que le personnage empoigne fermement un cor. Comme le "Jeune homme à la médaille" (inv. 91.2.1), la figure est plaquée sur un fond divisé en deux couleurs, bleu et jaune, barrées de coulures de peinture rouge. Elle appartient à un groupe de portraits produit en 1946-1948, caractérisé par une forte frontalité des figures, un coloris vif et la présence saugrenue d’une potence au-dessus de la tête des personnages représentés. Ces toiles ont inspiré quatre poèmes au poète René Guy Cadou.

Jean Cochain (1772-1806)
Cartel. Deuxième moitié du XVIIIe siècle
Pendule. H. 1,10 ; L. 0,41 ; Pr. 0,14 m
Acquis avec l’aide du FRAM Nouvelle-Aquitaine
Inv. 2024.2.1
Ce cartel d’applique, posé sur une console et couronné d'un fronton, adopte une forme violonée caractéristique des productions du milieu du XVIIIe siècle. Son décor, en bronze ciselé et doré, est constitué d’un vocabulaire ornemental répandu à partir de la fin du règne de Louis XV. La boîte est ornée en façade, sous le cadran, d’un vase à godrons d’où émergent des fleurs tandis qu’il est flanqué de feuilles d’acanthe. Les arêtes de la caisse sont protégées par des palmes sommées de cornes d’où pendent des festons de feuilles de chêne. Ces motifs se retrouvent de part et d’autre du vase à la partie supérieure de la boîte, surmontant le cadran, mais aussi à la cambrure des pieds, suspendus à un motif de grecque. Les contours du cul-de-lampe sont marqués par des feuilles de laurier, terminés en partie d’une feuille de laurier basse. Une frise de chevrons perlés à la ceinture est timbrée en son centre d’une fleur stylisée qui sert d’applique à un trophée de l’amour (arc et carquois avec des flèches) noué par un ruban. Le couronnement, également ceint de feuilles d’acanthe sur les parties latérales, se termine par un trophée de musique en ronde-bosse.
L’objet est entièrement peint en bleu et verni (y compris le panneau du fond, à l’intérieur de la caisse) et parsemé de fleurs (roses, pensées, marguerites).
Le cadran en émail blanc, d’un seul morceau, porte les heures en chiffres romains, les minutes en chiffres arabes, deux aiguilles en laiton terminées en fleuron, et la mention « Cochain A CLAIRAC ».

Michel Jérôme Charpantier (Agen, 1764-?)
Couverts en argent. Vers 1784
Fourchette : H. 0,19 ; L. 0,025 ; Pr. 0,015 m / Cuillère : H. 0,21 ; L. 0,043 ; Pr. 0,015 m
Inv. 2024.3.1 et 2024.3.2
Cette fourchette et cette cuillère en argent uni forment vraisemblablement couvert et font partie du même ensemble, comme l’indiquent sur leur manche les initiales du propriétaire I et G, encadrées et séparées par des fleurons.
Le fourchon comporte quatre dents et le manche se termine en spatule. Le revers de ce dernier est insculpé des poinçons de jurande (poinçon AN couronné d’Agen), de charge (lettre K couronné) et de décharge (un caducée), bien conservés, qui confirment un millésime vers 1784.
La cuillère présente un cuilleron ovale et un manche se terminant par une longue spatule. Le revers de ce dernier est insculpé des poinçons de jurande (poinçon AN couronné d’Agen), de charge (lettre K couronné) et de décharge (un caducée), bien conservés, qui confirment un millésime vers 1784.

Anonyme
Portrait de Jeanne Henriette de Montaud de Navailles, duchesse d’Aiguillon. Premier quart du XIXe siècle
D’après le portrait peint par Adélaïde Labille-Guiard (Paris, 1749-1803) vers 1790
Miniature, gouache sur ivoire. H. 0,092 ; L. 0,076 m
Don de Michel Dupeyron
Inv. 2024.4.1
Le portrait peint sur ivoire, de forme rectangulaire, représente Jeanne-Victoire-Henriette de Montaut de Navailles, vicomtesse de Saint-Martin d’Arberonne, baronne d’Assat et de Mirepeix, épouse du comte Armand Désiré de Vignerot du Plessis de Richelieu, comte d’Agenois, devenu duc d’Agenois en 1785 et d’Aiguillon en 1788 et pair de France. Dérivant de l'effigie exécutée vers 1790 par Adélaïde Labille-Guiard conservée à présent dans une collection particulière, il campe une dame au port altier, vue de trois-quarts, vêtue d’une toilette très simple. Ni l’éventail fermé, ni la discrète boucle d’oreille n’indiquent le rang du modèle : seule la distinction naturelle qui émane de sa présence pourrait être un indice laissé par le peintre. La mise en page très sobre confère beaucoup de dignité, de sobriété et d’élégance et souligne la modernité de la pose, bras croisés, main droite gantée de cuir et éventail calé contre la poitrine et sous l’avant-bras gauche. La coiffure bouclée et l’habit correspondent à la mode en cours en 1790.
Le miniaturiste reprend la composition originale à la gouache sur un support en ivoire mais s’octroie quelques libertés. À l’inverse d’Adélaïde Labille-Guiard qui n’a pas hésité à rendre les singularités physiques de la duchesse, à l’instar des paupières supérieures tombantes, il privilégie l’idéalisation des traits du modèle. Il affine ainsi la partie inférieure du visage, épaissit les lèvres et agrandit le regard. Il modifie également la palette chromatique en préférant un dégradé de jaune et or et en ne conservant la teinte bleue que pour l’écharpe et les poignets. Il n’en reste pas moins que cette réplique prouve la fortune des portraits de Mme Labille-Guiard jusqu’au milieu du XIXe siècle.

Mme Delpech, née Naudet Marie Marguerite (Paris, vers 1780-1851), Nicolas-Eustache Maurin (Perpignan, 1798-Paris, 1850)
Portrait d’Armand-Désiré de Vignerot du Plessis de Richelieu, duc d’Aiguillon. Vers 1825
D’après Adélaïde Labille-Guiard (Paris, 1749-1803)
Lithographie. H. 0,043 ; L. 0,029 m
Don de Michel Dupeyron
Inv. 2024.5.1
Le modèle représenté est le comte Armand Désiré de Vignerot du Plessis de Richelieu (1761-1800), comte d’Agenois, devenu duc d’Agenois en 1785 et d’Aiguillon en 1788 et pair de France, à la mort du duc Emmanuel-Armand.
L'estampe s'inscrit dans une série de portraits d'hommes et de femmes célèbres lithographiés, L’"Iconographie française", publiée par Mme Delpech, veuve du lithographe François-Séraphin Delpech. Exécutée à partir d'effigies peintes ou dessinées, à l'instar dans ce cas d'un portrait par Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803), exposé au Salon de 1791 et conservé à présent dans une collection particulière française. Représenté en buste, tourné de trois-quarts vers la droite, le duc souriant porte une redingote boutonnée et une cravate nouée autour du cou. La lithographie va jusqu'à reproduire le détail du nuage de poudre tombée de la perruque sur son épaule droite. Le portrait original formait vraisemblablement paire avec celui de son épouse, la duchesse d'Aiguillon (collection privée), également peint par Adélaïde Labille-Guiard, dont le musée possède une réplique peinte sur ivoire (inv. 2024.4.1).
Plusieurs exemplaires de cette estampe se retrouvent dans les collections publiques françaises, comme la version du château de Versailles (inv. LP84.2.1), issue de l’album Louis-Philippe.

Claude Boucheron (Clamecy, 1752-?, 1809)
Cafetière. Vers 1784-1787
Argent. H. 0,265 m
Don d’Arimage
Inv. 2024.8.1
Cette cafetière comporte une panse unie, globulaire et renflée dans sa parte inférieure. Elle est portée par trois pieds terminés en sabot de capriné à cannelures guillochées dont les attaches prennent la forme d’un cartouche ovale. Le bec rapporté est souligné à mi-hauteur d’une ceinture de filets moulurés et s’achève en pointe creusée de canaux. Il comporte un couvre-bec fixe dont l’extrémité se relève pour ménager une ouverture permanente pour verser la boisson. Latéralement, un manchon cylindrique renforcé par une plaque sert à visser un manche d’ébène tourné. Le couvercle monté à charnière formée d’un cartouche uni puis, en partie supérieure, d’une coquille, comporte une section bombée surmontée d’une terrasse unie. L’appui-pouce est constitué d’un enroulement végétal et d’une graine. D’un modèle courant, elle se distingue toutefois de la cafetière, exécutée à Agen vers 1772-1775 par Catherine Pomser, veuve Depau (collection particulière), à la panse moins ronde et à la décoration plus sommaire.
Les dépôts
Depuis la création du musée, les collections s’enrichissent régulièrement par un certain nombre de dépôts de l’Etat, c’est-à-dire de mises à disposition provisoires d’une œuvre ou d’un ensemble d’œuvres pouvant être renouvelées périodiquement. Ces dépôts encouragent ainsi depuis le XIXe siècle les initiatives de mise en valeur et d’enrichissement des musées de province, tant dans le domaine des collections d’histoire naturelle que des Beaux-Arts. Ils sont souvent portés par l’initiative d’hommes d’Etat originaires du Lot-et-Garonne. Les envois de l’Etat en œuvres d’art commencent dès 1840, quand celui-ci fait l’acquisition pour la Préfecture d’Agen du tableau de Joseph-Désiré Court, La pose de la première pierre du Pont-canal. Cette acquisition est suivie de nombreuses autres parmi lesquelles Le Jugement de Pâris de Jean-François de Troy et Matinée de septembre d’Alfred Sisley, en 1889, Le plongeur de Gustave Caillebotte (rendu en 2014), qui fait partie des collections du musée d’Orsay, en 1947, ou encore Pasiphaé et le taureau de Jean Lemaire-Poussin et l’Etang de Ville-d’Avray de Jean-Baptiste Camille Corot, en 1977.
Les dépôts du CNAP

Le Centre National des Arts Plastiques (anciennement Fonds National d’Art Contemporain, FNAC) entretient une politique dynamique de dépôts débutée le 3 mars 1854 avec l’envoi de La pose de la première pierre du Pont-Canal par Joseph-Désiré Court et le buste en bronze du roi Louis XVIII (actuellement déposé aux Archives départementales de Lot-et-Garonne, à Agen).
Depuis le printemps 2019, le musée accueille une trentaine d’œuvres d’artistes contemporains au sein de son parcours muséographique. Ces dépôts du CNAP apportent aux visiteurs des « dialogues singuliers » entre arts anciens et création contemporaine. Partant d’un constat que la création contemporaine est peu représentée au sein des collections, le musée a souhaité cette année offrir au public de découvrir des œuvres d’artistes contemporains. Lors de vos visites vous découvrirez des « Dialogues Singuliers » : entre les œuvres s’instaure une curieuse alchimie, donnant lieu à des confrontations, des analogies, des rapprochements et des résonnances. Au total, une trentaine d’œuvres d’artistes renommés : Arman, Ronan Bouroullec, Maurizio Cattelan, Annette Messager, Jean-Michel Othoniel, Cindy Sherman et bien d’autres… Sculpture, photographie, vidéo, mobilier, objet d’art, ces dépôts consentis pour une durée de cinq ans sont rendus possible grâce au partenariat établi avec le CNAP. Laissez-vous émerveiller sans tarder par ces œuvres captivantes !
Les institutions dépositaires
- Centre Georges-Pompidou – Musée d’Art Moderne
- Centre National des Arts Plastiques (CNAP), Paris
- Château-Musée Henri IV, Nérac
- Conseil départemental de Lot-et-Garonne
- FRAC Aquitaine
- Mobilier National, Paris
- Musée des Antiquités Nationales, Saint-Germain-en-Laye
- Musée des Augustins, Toulouse
- Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
- Musée d’Orsay, Paris
- Musée du Louvre, Paris
- Département des Peintures
- Département des Objets d’Art
- Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines
- Musée Massey, Tarbes
- Musée national de céramique de Sèvres
- Musée pyrénéen de Lourdes
- Ville d’Aubiac, Lot-et-Garonne
- Ville de Boé, Lot-et-Garonne
Dernière mise à jour : 07 mars 2025